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RDC : le titre ” Protéger base ” de Werrason est frappé d’une censure
Depuis ce 21 mars 2022, le titre ” Protéger de base ” de Werrason n’est plus diffusé à la télévision comme à la radio, en République Démocratique du Congo ( RDC ).
La décision a été prise par la commission nationale de censure des chansons et spectacles. Elle repose sur le fait que l’auteur et interprète de ” Protéger base “, Werrason, utlise des ” paroles obscènes et contraires aux bonnes moeurs “, dans son oeuvre.
En désaccord avec cette vision, l’artiste a vite fait de réagir chez nos confrères Congolais de eventsrdc.com. << Nous sommes en train de tuer notre culture pour rien. La parole est une oeuvre de l’esprit. Ce qui est mauvais c’est de sortir les paroles qui portent atteinte à la pudeur. Moi, je suis ambassadeur de la paix… De ce fait, je ne peux jamais transmettre des paroles portent atteinte à l’éducation >>, déclare le Roi de la forêt.
Il poursuit et termine en disant : << Les gens qui interprètent mal mes chansons n’arrivent pas jusqu’à la fin de celles-ci. C’est la langue courante de nos mamans. Le Lingala est tellement pauvre qu’il n’y a pas moyen de changer certaines paroles >>.
Cette censure qui arrive après l’annulation de son concert au Zénith de Paris fait dire à certains que le chanteur est ” boycotté ” par les ” décideurs ” du show-biz congolais.
Mihi…

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Gabon : Bilie-By-Nze rompt avec l’ère des mentors et se rêve en leader affranchi

À travers l’annonce de la création de son propre parti politique, faite lors d’une conférence de presse ce 29 avril, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze semble vouloir écrire une nouvelle page de sa carrière. Une rupture avec une trajectoire longtemps marquée par la fidélité à des figures tutélaires du système, mais aussi un pari risqué dans un pays où peu d’opposants ont résisté longtemps à l’attraction du pouvoir.
L’image est forte. Celle d’un homme qui, après avoir traversé les méandres du pouvoir gabonais sous la houlette de mentors successifs, décide aujourd’hui de voler de ses propres ailes. Le 29 avril 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, candidat malheureux à la présidentielle du 12 avril, a annoncé la création imminente de son propre parti politique, Ensemble pour le Gabon. Un acte fondateur qui, s’il se concrétise, marquerait une tentative de rupture avec son passé de fidèle soldat du système.
L’ombre des figures tutélaires
Bilie-By-Nze, c’est d’abord l’enfant politique de Paul Mba Abessole, dont il a été l’un des plus proches collaborateurs dans les années 1990, avant de prendre ses distances. Puis vient l’ascension sous Ali Bongo Ondimba, qu’il accompagnera jusqu’à devenir Premier ministre, peu avant la chute du régime. Un parcours fait de loyautés successives, d’adaptations stratégiques, et d’une capacité remarquable à naviguer dans les arcanes du pouvoir gabonais.
Mais cette trajectoire l’a aussi enfermé dans une posture d’« héritier », plus que d’initiateur. Toujours à l’abri d’un grand nom, toujours dans l’ombre d’une autorité politique. Jusqu’à aujourd’hui ?
L’heure du saut dans l’inconnu
En créant Ensemble pour le Gabon, Bilie-By-Nze ambitionne de fédérer les déçus du régime militaire, mais aussi de proposer une alternative structurée. « Il n’y a de contre-pouvoir que le peuple », a-t-il lancé, dans une posture quasi gaullienne, en appelant à la mobilisation nationale. Mais le défi est immense : il devra se construire une légitimité propre, affronter la méfiance d’une partie de l’opinion qui le voit encore comme un produit du système, et surtout tenir dans la durée.
L’histoire politique gabonaise est jalonnée de figures qui, après avoir crié leur indépendance, ont fini par déposer les armes. Paul Mba Abessole lui-même, autrefois opposant farouche, avait rejoint le giron du régime Omar Bongo. D’autres comme Zacharie Myboto ou Jules Bourdes Ogouliguédé n’ont pas toujours su transformer leur rupture en dynamique populaire durable.
Résister ou revenir ?
Bilie-By-Nze parviendra-t-il à briser cette spirale ? Peut-il incarner une opposition crédible face au général Oligui Nguema sans succomber à la tentation d’un retour dans le système ? La réponse dépendra autant de sa capacité à construire une offre politique nouvelle que de sa constance dans l’adversité. Car au Gabon, plus que le courage de rompre, c’est la capacité à tenir qui fait les vrais leaders.
L’ancien Premier ministre semble vouloir tenter le pari. Le dépositaire d’une ligne modérée mais désormais critique du régime, il pourrait s’imposer comme l’un des pôles d’opposition dans les mois à venir. À condition de prouver qu’il n’est plus l’homme de personne — sinon de lui-même.
La rédaction / Ponce
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Gabon : la prestation de serment d’Oligui Nguéma plonge le pays dans un flou juridique, alerte Akbar Onanga Y’Obegue

La prestation de serment de Brice Clotaire Oligui Nguéma, nouvellement élu président du Gabon, suscite de vives interrogations. Dans une tribune publiée ce lundi, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, ancien ministre et actuel Secrétaire général du “PDG loyaliste et légaliste”, affirme que cet acte solennel est juridiquement invalide et pourrait plonger durablement le pays dans une crise institutionnelle.
Selon Onanga Y’Obegue, la cérémonie, pourtant riche en symboles républicains, masque une violation grave de l’ordre constitutionnel. Il dénonce l’incapacité de la Cour constitutionnelle de la Transition à recevoir le serment présidentiel, faute de réforme ou de renouvellement après l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution adoptée en 2024.
“Cette Cour n’a plus compétence pour garantir la conformité des actes au regard de la nouvelle loi fondamentale”, explique-t-il.
Il souligne que, selon l’article 45 de la Charte de la transition, une refonte institutionnelle aurait dû précéder toute prestation officielle, afin de s’assurer de la légitimité des organes chargés d’accompagner le nouveau régime.
Pour l’ancien ministre, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a volontairement désorganisé le processus de normalisation politique en retardant la mise en place des nouvelles institutions, créant ainsi ce qu’il qualifie de “chaos juridique”. Une situation qui, selon lui, fragilise non seulement le Président, mais expose également le pays à une instabilité durable.
“Nous sommes face à un imbroglio constitutionnel presque insoluble. La Constitution est entrée en vigueur, mais les institutions qui devraient l’appliquer sont toujours celles de la transition”, avertit-il.
Alors que le Gabon aspire à consolider son retour à l’ordre démocratique, cette polémique souligne les défis encore à surmonter pour asseoir définitivement la légitimité du pouvoir issu des urnes.
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Gabon : La grève de la faim de Sylvia et Noureddin Bongo, un cri contre une justice instrumentalisée ?

Alors que le Gabon s’efforce de redorer son image institutionnelle après le coup d’État du 30 août 2023, la situation de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Valentin Bongo refait surface avec gravité. En grève de la faim depuis deux jours, selon leur avocate Me Gisèle Eyue-Bekale, l’ancienne première dame et son fils dénoncent par ce geste fort un statu quo judiciaire qui, de plus en plus, interroge sur l’impartialité de la justice dans leur affaire.
Depuis plus de 20 mois de détention provisoire pour Noureddin et plus de six mois pour Sylvia Bongo, aucun procès n’a été ouvert, aucun élément nouveau n’a été révélé à l’opinion. Pire, le renouvellement du mandat de dépôt de Sylvia Bongo est officiellement arrivé à expiration depuis le 12 avril 2024, sans qu’aucune régularisation n’ait été opérée. « Nous sommes donc en présence d’une privation de liberté injustifiée », dénonçait Me Eyue-Bekale, dans une déclaration publique datant du 30 mars dernier.
Cette inaction judiciaire, couplée à des restrictions de visite jugées abusives — y compris pour leurs avocats et leurs proches — alimente un malaise grandissant. Car si les faits reprochés à Sylvia Bongo (faux et usage de faux, blanchiment de capitaux et recel) et à son fils sont graves, la manière dont le dossier est traité l’est tout autant.
Une justice sélective ?
Le silence prolongé de la justice donne du crédit à l’idée d’un traitement politique de l’affaire. En l’absence de transparence sur l’évolution du dossier, et face au non-respect manifeste des délais légaux de détention, l’argument d’une justice à deux vitesses ou manipulée n’est plus à exclure. Ce silence pourrait même être perçu comme une manière détournée de punir symboliquement l’ancienne famille présidentielle, en dehors de tout cadre légal.
Une société civile silencieuse, entre justice et ressentiment
Fait notable : la société civile, habituellement prompte à dénoncer les abus de pouvoir et les violations des droits humains, garde ici un silence pesant. Pas de communiqué, pas de déclaration, pas de mobilisation. Pourquoi ce silence ? Parce qu’à l’instar d’une partie significative de la population, les acteurs de la société civile semblent estimer que Sylvia et Noureddin Bongo méritent leur sort.
Pour beaucoup de Gabonais, ils symbolisent les dérives de l’ancien régime, les détournements de fonds, la captation des richesses nationales par un clan restreint. Cette perception populaire rend difficile toute prise de position publique en faveur de leur droit à une justice équitable, pourtant fondamental dans un État de droit.
Mais refuser de s’indigner face à une détention arbitraire, même pour des figures contestées, c’est admettre que la justice puisse fonctionner selon la tête de l’accusé. Et c’est là que le danger guette : aujourd’hui Sylvia et Noureddin, demain n’importe quel citoyen.
Une démocratie qui se cherche encore
Alors que les autorités de transition promettent un renouveau institutionnel et une moralisation de la vie publique, le cas Bongo devient un test grandeur nature. Peut-on vraiment parler de justice républicaine lorsqu’un dossier aussi sensible est gelé sans explication ? Peut-on évoquer l’indépendance des magistrats lorsque la procédure piétine des délais légaux ?
La grève de la faim de Sylvia et Noureddin Bongo, qu’on les considère coupables ou non, pose donc une question centrale : le Gabon post-Bongo est-il prêt à appliquer une justice juste, même à l’égard de ceux que le peuple a peut-être déjà condamnés ?
La rédaction/Pongui