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De Libreville à l’international : Espoir la Tigresse et le défi de la visibilité
La scène musicale gabonaise, portée par la victoire de Emmana au PRIMUD et la nomination d’Espoir la Tigresse au Prix Découvertes RFI 2023, est le théâtre d’un débat enflammé. Espoir la Tigresse, voix émergente et figure de la revendication, dénonce ouvertement les organisateurs de spectacles au Gabon, mettant en lumière une préférence marquée pour les artistes étrangers au détriment des talents locaux.
“Le Gabon invite tous les artistes des pays voisins avec de gros cachets, mais en retour ils ne nous rendent pas la pareille”, déclare Espoir la Tigresse de manière cinglante lors d’un direct sur ses réseaux sociaux. Cette déclaration souligne un malaise profond dans l’industrie musicale gabonaise, où les artistes locaux luttent pour obtenir une reconnaissance internationale malgré leurs succès nationaux.
Alors que le Gabon a historiquement brillé avec des légendes telles qu’Oliver N’goma et Patience Dabany, la nouvelle génération, symbolisée par Espoir la Tigresse, se heurte à un mur d’injustice. La chanteuse, soutenue par la communauté artistique et ses fans, soulève la question cruciale de la notoriété nécessaire pour être tête d’affiche d’un spectacle international, tout en interrogeant la capacité à mobiliser un public international.
Un autre défi émerge : la difficulté des artistes gabonais, souvent sur la scène de l’Institut Français de Libreville (400 places), à remplir cette salle. Cette réalité soulève une interrogation inévitable : quel organisateur de spectacles pourrait risquer d’inviter un artiste gabonais à l’international en tête d’affiche ou en ouverture, surtout lorsque leur notoriété locale est parfois mise à l’épreuve ?
Alors que la revendication d’Espoir la Tigresse résonne, l’article met en lumière le combat de la chanteuse pour une scène internationale plus inclusive. Les propos francs de l’artiste soulignent les tensions entre les artistes et les organisateurs, interrogeant la politique de programmation des événements musicaux. La quête de reconnaissance à l’international devient ainsi un débat animé au sein de la scène musicale gabonaise, où les enjeux d’équité, de notoriété et de remplissage de salles occupent le devant de la scène.
Mihi…
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Présidentielle 2025 : MVCP, mécène de Oligui Nguéma – le kounabelisme encore et toujours
Le Gabon, en pleine transition politique, voit resurgir des pratiques qui rappellent les heures sombres de son histoire démocratique. Avec le Mouvement Volontaire pour la Caution du Président (MVCP) se positionnant comme mécène de Brice-Clotaire Oligui Nguéma, l’ombre du “kounabelisme” plane de nouveau sur la scène politique nationale.
Une dynamique héritée d’un système verrouillé
Le “kounabelisme”, cette tendance à ériger des structures opportunistes pour conforter des figures de pouvoir, semble renaître à travers le MVCP. En annonçant leur intention de collecter les 10 millions de FCFA nécessaires pour la caution électorale d’Oligui Nguéma, cette organisation s’inscrit dans une tradition politique où l’initiative citoyenne est détournée pour renforcer l’élite en place. Ce mécanisme n’est pas nouveau : en 2016, des associations proches d’Ali Bongo Ondimba avaient déjà été pointées du doigt pour des démarches similaires, consolidant le pouvoir en place sous couvert de mobilisation populaire.
Un soutien prématuré et problématique
Brice-Clotaire Oligui Nguéma, président de la transition, n’a jusqu’ici pas déclaré officiellement ses intentions pour 2025. Pourtant, le MVCP, lors d’une conférence de presse largement médiatisée, a présenté son initiative comme un soutien inconditionnel, brouillant les attentes d’impartialité qui devraient caractériser cette période de transition. Ce zèle pose question : la transition est-elle véritablement une opportunité de réforme ou simplement un recyclage des pratiques du passé ?
Une barrière à la démocratie
La caution électorale de 10 millions de FCFA reste un verrou financier pour une grande partie des Gabonais, excluant de facto les candidats issus de milieux modestes. En se positionnant comme mécène d’Oligui Nguéma, le MVCP renforce cette inégalité, faisant de l’accès au pouvoir une question de moyens et non de mérite ou de vision.
Transition ou stagnation ?
En persistant dans cette logique, le Gabon semble condamné à rejouer des scénarios politiques usés. Au lieu d’incarner un tournant démocratique, la transition risque de s’enliser dans des pratiques rétrogrades, symbolisées par le soutien inconditionnel et prématuré d’organisations comme le MVCP.
Le “kounabelisme”, loin d’être une simple anecdote politique, est une menace réelle pour la démocratisation du pays. Le Gabon mérite une transition qui réinvente les codes, et non une répétition des schémas du passé.
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Bourses en péril : Plus de 200 étudiants gabonais en Russie dans l’incertitude
La situation des étudiants gabonais en Russie prend une tournure dramatique. Menacés d’expulsion pour défaut de paiement des frais de scolarité, ils se retrouvent dans une impasse qui met en lumière les dysfonctionnements de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG).
Depuis septembre, ces étudiants sont confrontés à des arriérés de paiements, les empêchant d’accéder aux examens prévus dès le 8 décembre. Le Collectif des parents, réuni en assemblée générale, a dénoncé le silence de l’ANBG et appelé à une intervention urgente des autorités.
« Nous avons obtenu une rallonge budgétaire, mais les paiements n’ont toujours pas été effectués. Cette lenteur est incompréhensible et met nos enfants en danger », s’indigne Ludovic Belengue, président du collectif.
Le problème serait lié aux sanctions occidentales contre la Russie, qui contraignent l’ANBG à utiliser une mallette diplomatique pour les transferts, ralentissant le processus. Face à l’urgence, les parents proposent que les fonds soient directement versés à eux pour simplifier les démarches.
Si rien n’est fait, ces jeunes risquent de voir leur avenir compromis. Une mobilisation rapide des autorités est essentielle pour éviter une catastrophe académique et sociale.
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Patience Dabany : De Retour à Libreville, a-t-elle Vaincu la Maladie ?
Après deux mois passés en France pour des soins médicaux, Patience Dabany, ancienne Première dame et icône de la musique gabonaise, est rentrée à Libreville samedi soir par un vol d’Air France. Âgée de 83 ans, celle que l’on surnomme affectueusement “La Mama” est apparue en bonne santé, selon des sources proches de sa famille, une nouvelle qui a soulagé ses proches, dont son fils Ali Bongo, l’ancien président du Gabon.
Une évacuation sanitaire exceptionnelle
C’est le 23 septembre dernier, face à la dégradation de son état de santé, que sa famille avait décidé de l’évacuer d’urgence depuis l’hôpital militaire du PK9 à Libreville. Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, avait alors pris en charge les frais de son évacuation, malgré les tensions apparues après le coup d’État d’août 2023, qui avait renversé Ali Bongo.
Dans une vidéo largement diffusée à l’époque, Patience Dabany dénonçait la détention de son fils et l’interdiction initiale de lui rendre visite. Ce contexte tendu n’a cependant pas empêché le président de la Transition de se montrer magnanime en finançant ses soins.
Une reprise sous observation
Si son retour est perçu comme un signe positif, les Gabonais attendent avec curiosité ses prochaines apparitions pour évaluer pleinement son état de santé. Connue pour sa résilience, Patience Dabany reste une figure incontournable du paysage culturel et politique gabonais, mêlant l’héritage d’une ex-Première dame à celui d’une artiste qui a marqué des générations.
Ses futures sorties publiques, qu’elles soient musicales ou médiatiques, seront attentivement suivies, témoignant de l’attachement que le pays continue de porter à cette figure historique.