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Chérie Yoni Tsango Ngoussi et Gina Nzengue : Des Femmes Porteuses d’Espoir pour l’Avenir de la Femme Gabonaise
Dans le cadre d’une émission spéciale diffusée sur Gabon 24, animée par Letitia Ngalibika, Directrice Générale de la chaîne, plusieurs figures féminines influentes du Gabon se sont réunies pour discuter du rôle de la femme gabonaise dans le contexte de la Transition politique. Le thème de l’émission, “La femme gabonaise se tourne vers l’avenir”, a permis aux intervenantes de partager leurs perspectives sur le leadership féminin et les défis rencontrés par les femmes dans un environnement sociopolitique en mutation. Parmi les voix les plus marquantes : Chérie Yoni Tsango Ngoussi, Miss Gabon 2002 et Présidente de l’ONG Ladies Clubs for Development, et Gina Nzengue, animatrice à Urban FM et entrepreneure.
Le Leadership Féminin : Un Combat de Longue Hauteur
Chérie Yoni Tsango Ngoussi a souligné que les femmes gabonaises exercent déjà des rôles de leadership importants, notamment dans le secteur informel, mais que leur contribution est souvent ignorée. “Les femmes gabonaises sont des leaders à part entière, même si elles ne sont pas toujours présentes dans les espaces de pouvoir traditionnels”, a-t-elle déclaré. Toutefois, elle a évoqué les obstacles culturels et sociaux qui limitent l’émancipation des femmes, tels que les stéréotypes, la transition de la tutelle parentale à celle du conjoint et le manque de confiance en soi. Ces facteurs freinent la capacité des femmes à s’affirmer dans des rôles de leadership.
L’Éveil des Jeunes Filles : Un Appel à l’Action
Gina Nzengue a insisté sur l’importance de donner aux jeunes filles des modèles féminins inspirants. Selon elle, beaucoup de jeunes filles sont influencées par des modèles superficiels, et il est crucial qu’elles aient des figures de réussite à suivre. Elle a partagé son propre parcours, soulignant l’impact de figures politiques comme Angélique Ngoma durant son enfance. “Quand j’étais enfant, je regardais Angélique Ngoma à la télé et je me disais que je devrais être comme elle”, a-t-elle confié. Nzengue a également appelé à davantage d’initiatives publiques pour soutenir les femmes et encourager les jeunes filles à s’engager dans des domaines tels que la politique et l’entrepreneuriat.
Des Progrès Remarquables, Mais un Long Chemin à Parcourir
Les femmes gabonaises ont enregistré des progrès significatifs, notamment avec des nominations à des postes de haut niveau comme celui de Premier Ministre et Présidente du Sénat. Cela montre que le rôle des femmes dans la politique est de plus en plus reconnu. Cependant, Chérie Yoni Tsango et Gina Nzengue estiment que des efforts soutenus restent nécessaires pour garantir une égalité complète des chances et une véritable émancipation des femmes.
Un Avenir Prometteur pour les Femmes Gabonaises
Bien que des mesures aient été prises pour améliorer la situation des femmes, des défis persistent, notamment en matière d’éducation et de soutien institutionnel. Les intervenantes insistent sur l’importance de l’engagement collectif et de la participation active des femmes dans les processus décisionnels. Pour elles, l’avenir des femmes gabonaises repose sur une égalité des chances concrète et un soutien institutionnel fort.
Regardez la vidéo ci-dessous pour ldécouvrir les interventions de Chérie Yoni Ngoussi, Gina Nzengue et d’autres femmes inspirantes.

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Drapeaux en berne pour le pape : le gouvernement brouille-t-il les lignes de la laïcité ?

Le décès du pape François, survenu le 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, a suscité une vague d’émotion à travers le monde. Au Gabon, le chef de l’État, Brice-Clotaire Oligui Nguema, a rapidement exprimé sa profonde tristesse et salué « le message de foi, de paix et d’humilité » de celui qui a dirigé l’Église catholique pendant plus d’une décennie.
En hommage au souverain pontife, le gouvernement gabonais a décidé, le 22 avril, de mettre les drapeaux en berne sur tout le territoire national, du vendredi 25 avril à 18h jusqu’au dimanche 27 avril à 18h. Un geste symbolique fort, qui, bien que présenté comme diplomatique, soulève des interrogations dans une partie de l’opinion publique.
Un hommage qui interroge la laïcité gabonaise
Si le Vatican est un État souverain, et que le pape François en était le chef, le choix d’un deuil national pour sa disparition est vu par certains Gabonais comme une entorse au principe de neutralité religieuse de l’État. Le Gabon est un pays laïque, comme le précise sa Constitution, et cette décision gouvernementale est perçue par une frange de la population comme un message ambigu envoyé aux autres communautés religieuses du pays.
« Pourquoi cet honneur particulier à une figure religieuse catholique, alors que d’autres chefs spirituels sont décédés sans que la nation ne s’en émeuve officiellement ? », s’interroge un chrétien protestant de Libreville.
Un geste diplomatique ou religieux ?
La mise en berne des drapeaux est, dans certains cas, un acte protocolaire envers des chefs d’État étrangers ou des figures internationales ayant marqué l’histoire. Mais dans un pays officiellement laïque, cette décision suscite un débat légitime. L’hommage, bien que chargé de solennité, semble brouiller la frontière entre reconnaissance d’un leader mondial et favoritisme religieux.
Au-delà de la controverse, cette décision relance une réflexion plus large sur la place des religions dans l’espace public gabonais et sur les limites symboliques de la laïcité. Elle met aussi en lumière l’attachement historique du Gabon au catholicisme, religion majoritaire dans le pays, mais aussi les attentes croissantes des autres confessions pour un traitement équitable dans les décisions de l’État.
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Concert « Solidarité Congo » : Ferré Gola brille par une absence qui interpelle

Le concert « Congo Solidarité », présenté comme l’événement musical humanitaire le plus marquant de l’année, s’est tenu le samedi 20 avril 2025 à l’Accor Arena à Paris. Dans une salle comble, chauffée à blanc par la ferveur populaire et la noblesse de la cause – venir en aide aux populations touchées par les conflits dans l’Est de la RDC – les grandes figures de la musique congolaise et de la diaspora ont répondu présentes. Tous, sauf un.
Ferré Gola, alias « Jésus de Nuances », a brillé… par son absence.
Alors que Fally Ipupa, tête d’affiche incontestée, a livré un show explosif, et que Gims a enflammé la foule avec ses tubes planétaires, d’autres artistes d’origine congolaise ont partagé la scène dans une ambiance de communion artistique et militante. Le concert a également accueilli des artistes venus d’ailleurs, comme le rappeur ivoirien Didi B, dont la performance remarquée a ajouté une touche panafricaine à l’événement.
L’événement a réuni ce que la musique congolaise a de plus brillant : une rencontre intergénérationnelle entre icônes de la rumba et figures de l’afro-urbain, portées par un même cri du cœur : soutenir l’Est du Congo.
Un moment d’unité, un vide qui interroge
Ferré Gola, dont l’engagement social est régulièrement salué, était naturellement attendu à un tel rendez-vous. Surnommé « Jésus de Nuances » pour son style vocal inimitable et sa finesse artistique, il est aussi perçu comme une voix morale de la musique congolaise contemporaine. D’où les nombreuses interrogations dans le public et parmi les observateurs du milieu musical.
Le silence du chanteur contraste fortement avec l’élan de solidarité et l’engagement démontré par ses pairs, donnant à son absence une portée symbolique que nul ne peut ignorer.
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Gabon – Présidentielle : Oligui Nguema entre dans l’histoire en surclassant les scores d’Omar Bongo

Avec un score de 94,85 % au scrutin du 12 avril dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema dépasse largement les meilleurs résultats électoraux jamais enregistrés par Omar Bongo Ondimba. Une performance politique qui alimente l’idée d’un élève désormais soucieux de dépasser le maître, dans la forme comme dans le fond.
« Le Président, je le considère comme un père », disait Brice-Clotaire Oligui Nguema à propos d’Omar Bongo Ondimba, dont il fut aide de camp. À la faveur de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, l’admiration laisse place à la comparaison. Et celle-ci tourne nettement à l’avantage du successeur. Avec un score de 94,85 %, selon les résultats provisoires « consolidés » transmis à la Cour constitutionnelle, Oligui Nguema surpasse les meilleurs pourcentages obtenus par Omar Bongo, qui culmina à 79,2 % en 2005, à 66,6 % en 1998, et 51,2 % en 1993.
Certes, le contexte est différent. En 1993, l’opposition gabonaise sortait ragaillardie de la Conférence nationale. En 1998, le multipartisme était installé, mais contrôlé. Et en 2005, la mécanique du pouvoir était déjà bien huilée. En 2025, Brice-Clotaire Oligui Nguema, au pouvoir depuis la transition militaire d’août 2023, avait pour ambition de s’inscrire dans la continuité du « redressement institutionnel » tout en réaffirmant une autorité forte.
Ce score de 94,85 %, annoncé après une « correction d’erreurs de calcul » ayant fait bondir le total de plus de 4 points en quelques jours, traduit plus qu’une victoire. Il est un message. Un chiffre qui sonne comme une démonstration d’autorité et de légitimité incontestable. Pour certains observateurs, cela rappelle les pratiques des régimes où le consensus électoral ne se discute pas.
Mais il faut aussi y lire une certaine forme de fidélité symbolique. Dépasser Omar Bongo, c’est aussi lui rendre hommage, en s’inscrivant dans sa lignée tout en affirmant sa propre stature. Car Oligui Nguema, dont la carrière militaire et politique a été façonnée dans l’ombre de Bongo père, semble vouloir inscrire son nom plus haut dans les chiffres de l’histoire.
Cependant, face à cette comparaison entre présidents, certains rappellent que les scores de l’époque du parti unique sont à relativiser : durant les années fastes du PDG triomphant, Omar Bongo recueillait souvent officiellement plus de 98 % des suffrages. Des chiffres d’un autre temps, dans un système verrouillé, qui aujourd’hui relèvent davantage du folklore politique que d’une réalité électorale.
Reste à savoir si cette performance électorale sera suivie d’un renouveau politique profond, ou si elle ne restera qu’un exercice de style dans un Gabon toujours en quête de démocratie véritable et de développement.