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Le Festival Black History Arts 2025 : Maât Le Seigneur Lion pour une Clôture Populaire Inoubliable
Le festival Black History Arts 2025 s’apprête à offrir un moment d’exception ce vendredi 28 février avec un concert populaire clôturant cette édition en beauté. L’événement, qui s’est déroulé pendant plusieurs jours avec des ateliers sur des sujets variés comme le beatmaking et des débats sur les industries culturelles et créatives, sera marqué par la performance de Maât Le Seigneur Lion au Rond-Point de Nzeng-Ayong, à 19h00.
Maât, figure emblématique du groupe de rap Movaizhaleine, fait son grand retour après plus d’une décennie d’absence du Gabon. Ce concert populaire, ouvert à tous, promet d’être un moment de communion avec le public, où musique et message se rencontrent pour célébrer la culture afro et inspirer les jeunes générations. L’artiste a profité de son passage dans l’émission matinale Dafreshmorning sur Urban FM pour partager sa vision et l’importance de ce festival, qui lui est cher.
Lors de son interview, Maât a évoqué son concept “Nzila Nzambi” (le chemin de Dieu), une réflexion philosophique qu’il associe à l’idée chrétienne du chemin de croix. Selon l’artiste, tout comme le chemin de croix, la quête de l’accomplissement personnel et culturel est marquée par une série d’épreuves. “Le chemin de Dieu” n’est pas une ligne droite vers la réussite, mais plutôt un parcours jalonné de défis qui façonnent l’individu. Cette perspective fait écho aux valeurs profondes que le festival incarne : affronter les difficultés, persévérer et se réinventer pour célébrer l’héritage et la culture afro.
“Tout le monde a vu son avenir logé dans son passé”, a déclaré Maât, soulignant l’importance de connaître ses racines pour avancer vers l’avenir. Il a expliqué que, comme dans la traversée du chemin de croix, chaque étape, chaque obstacle franchi mène finalement à une forme de consécration. Ce message puissant sera au cœur du concert populaire, qui s’annonce comme un moment d’introspection et de réconciliation avec soi-même et ses racines.
Ce lien avec le chemin de croix n’est pas anodin. Tout comme le parcours spirituel est synonyme de sacrifice et de rédemption, le festival Black History Arts 2025 propose un voyage culturel à travers les épreuves de l’histoire, la résistance et la résilience des peuples afro-descendants. Ce chemin mène à la célébration d’une culture riche, profonde et digne, prouvant que l’avenir s’ancre dans le respect du passé.
Le festival Black History Arts 2025, porté par l’initiateur No, se veut un espace de célébration et de partage, dédié à l’inspiration des cultures afro. En mettant en lumière les talents et en permettant un échange culturel intense, il poursuit son objectif de mettre en avant la richesse et la diversité de l’héritage africain à travers la musique, l’art et les idées.
Ne manquez donc pas ce concert unique de Maât Le Seigneur Lion, un événement populaire à ne pas rater pour clore cette édition 2025 du festival en beauté. Rendez-vous vendredi à 19h00 au Rond-Point de Nzeng-Ayong pour une soirée mémorable, où musique et message se mêleront dans un cheminement spirituel et culturel.

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Drapeaux en berne pour le pape : le gouvernement brouille-t-il les lignes de la laïcité ?

Le décès du pape François, survenu le 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, a suscité une vague d’émotion à travers le monde. Au Gabon, le chef de l’État, Brice-Clotaire Oligui Nguema, a rapidement exprimé sa profonde tristesse et salué « le message de foi, de paix et d’humilité » de celui qui a dirigé l’Église catholique pendant plus d’une décennie.
En hommage au souverain pontife, le gouvernement gabonais a décidé, le 22 avril, de mettre les drapeaux en berne sur tout le territoire national, du vendredi 25 avril à 18h jusqu’au dimanche 27 avril à 18h. Un geste symbolique fort, qui, bien que présenté comme diplomatique, soulève des interrogations dans une partie de l’opinion publique.
Un hommage qui interroge la laïcité gabonaise
Si le Vatican est un État souverain, et que le pape François en était le chef, le choix d’un deuil national pour sa disparition est vu par certains Gabonais comme une entorse au principe de neutralité religieuse de l’État. Le Gabon est un pays laïque, comme le précise sa Constitution, et cette décision gouvernementale est perçue par une frange de la population comme un message ambigu envoyé aux autres communautés religieuses du pays.
« Pourquoi cet honneur particulier à une figure religieuse catholique, alors que d’autres chefs spirituels sont décédés sans que la nation ne s’en émeuve officiellement ? », s’interroge un chrétien protestant de Libreville.
Un geste diplomatique ou religieux ?
La mise en berne des drapeaux est, dans certains cas, un acte protocolaire envers des chefs d’État étrangers ou des figures internationales ayant marqué l’histoire. Mais dans un pays officiellement laïque, cette décision suscite un débat légitime. L’hommage, bien que chargé de solennité, semble brouiller la frontière entre reconnaissance d’un leader mondial et favoritisme religieux.
Au-delà de la controverse, cette décision relance une réflexion plus large sur la place des religions dans l’espace public gabonais et sur les limites symboliques de la laïcité. Elle met aussi en lumière l’attachement historique du Gabon au catholicisme, religion majoritaire dans le pays, mais aussi les attentes croissantes des autres confessions pour un traitement équitable dans les décisions de l’État.
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Concert « Solidarité Congo » : Ferré Gola brille par une absence qui interpelle

Le concert « Congo Solidarité », présenté comme l’événement musical humanitaire le plus marquant de l’année, s’est tenu le samedi 20 avril 2025 à l’Accor Arena à Paris. Dans une salle comble, chauffée à blanc par la ferveur populaire et la noblesse de la cause – venir en aide aux populations touchées par les conflits dans l’Est de la RDC – les grandes figures de la musique congolaise et de la diaspora ont répondu présentes. Tous, sauf un.
Ferré Gola, alias « Jésus de Nuances », a brillé… par son absence.
Alors que Fally Ipupa, tête d’affiche incontestée, a livré un show explosif, et que Gims a enflammé la foule avec ses tubes planétaires, d’autres artistes d’origine congolaise ont partagé la scène dans une ambiance de communion artistique et militante. Le concert a également accueilli des artistes venus d’ailleurs, comme le rappeur ivoirien Didi B, dont la performance remarquée a ajouté une touche panafricaine à l’événement.
L’événement a réuni ce que la musique congolaise a de plus brillant : une rencontre intergénérationnelle entre icônes de la rumba et figures de l’afro-urbain, portées par un même cri du cœur : soutenir l’Est du Congo.
Un moment d’unité, un vide qui interroge
Ferré Gola, dont l’engagement social est régulièrement salué, était naturellement attendu à un tel rendez-vous. Surnommé « Jésus de Nuances » pour son style vocal inimitable et sa finesse artistique, il est aussi perçu comme une voix morale de la musique congolaise contemporaine. D’où les nombreuses interrogations dans le public et parmi les observateurs du milieu musical.
Le silence du chanteur contraste fortement avec l’élan de solidarité et l’engagement démontré par ses pairs, donnant à son absence une portée symbolique que nul ne peut ignorer.
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Gabon – Présidentielle : Oligui Nguema entre dans l’histoire en surclassant les scores d’Omar Bongo

Avec un score de 94,85 % au scrutin du 12 avril dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema dépasse largement les meilleurs résultats électoraux jamais enregistrés par Omar Bongo Ondimba. Une performance politique qui alimente l’idée d’un élève désormais soucieux de dépasser le maître, dans la forme comme dans le fond.
« Le Président, je le considère comme un père », disait Brice-Clotaire Oligui Nguema à propos d’Omar Bongo Ondimba, dont il fut aide de camp. À la faveur de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, l’admiration laisse place à la comparaison. Et celle-ci tourne nettement à l’avantage du successeur. Avec un score de 94,85 %, selon les résultats provisoires « consolidés » transmis à la Cour constitutionnelle, Oligui Nguema surpasse les meilleurs pourcentages obtenus par Omar Bongo, qui culmina à 79,2 % en 2005, à 66,6 % en 1998, et 51,2 % en 1993.
Certes, le contexte est différent. En 1993, l’opposition gabonaise sortait ragaillardie de la Conférence nationale. En 1998, le multipartisme était installé, mais contrôlé. Et en 2005, la mécanique du pouvoir était déjà bien huilée. En 2025, Brice-Clotaire Oligui Nguema, au pouvoir depuis la transition militaire d’août 2023, avait pour ambition de s’inscrire dans la continuité du « redressement institutionnel » tout en réaffirmant une autorité forte.
Ce score de 94,85 %, annoncé après une « correction d’erreurs de calcul » ayant fait bondir le total de plus de 4 points en quelques jours, traduit plus qu’une victoire. Il est un message. Un chiffre qui sonne comme une démonstration d’autorité et de légitimité incontestable. Pour certains observateurs, cela rappelle les pratiques des régimes où le consensus électoral ne se discute pas.
Mais il faut aussi y lire une certaine forme de fidélité symbolique. Dépasser Omar Bongo, c’est aussi lui rendre hommage, en s’inscrivant dans sa lignée tout en affirmant sa propre stature. Car Oligui Nguema, dont la carrière militaire et politique a été façonnée dans l’ombre de Bongo père, semble vouloir inscrire son nom plus haut dans les chiffres de l’histoire.
Cependant, face à cette comparaison entre présidents, certains rappellent que les scores de l’époque du parti unique sont à relativiser : durant les années fastes du PDG triomphant, Omar Bongo recueillait souvent officiellement plus de 98 % des suffrages. Des chiffres d’un autre temps, dans un système verrouillé, qui aujourd’hui relèvent davantage du folklore politique que d’une réalité électorale.
Reste à savoir si cette performance électorale sera suivie d’un renouveau politique profond, ou si elle ne restera qu’un exercice de style dans un Gabon toujours en quête de démocratie véritable et de développement.